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Reims

L'engagement de Giorgii à l’accueil de jour de Reims

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Giorgii, arrivé en France à la mi-septembre, vient de Géorgie. Il se rend quotidiennement à l’accueil rue des Poissonniers à Reims. Fidèle au Café-sourire du Secours Catholique, il s’emploie tous les matins à aider les bénévoles. Il a accepté de témoigner.

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Ayant fui son pays pour des raisons politiques, Giorgii a été accueilli par le Secours Catholique, où il a immédiatement trouvé la chaleur humaine et le lien social qui lui manquaient en arrivant en France. Pour lui, l’accueil rue des Poissonniers à Reims est comme une seconde maison. Rencontrer des personnes venant de milieux divers, chacune avec son histoire, l’aide à lutter contre l’isolement :

« Ici, il est très important de faire preuve d’un intérêt humain envers les personnes : il faut qu’elles se sentent à l’aise. »

Giorgii insiste sur l’aspect social de ce rendez-vous quotidien. Les personnes qui se rendent rue des Poissonniers viennent d’horizons variés et se retrouvent autour d’un petit-déjeuner convivial. Ici, elles peuvent aussi prendre une douche, recevoir des soins médicaux et assister à des cours de français, laver leur linge et entreposer leurs affaires ou encore bénéficier d’une aide pour leurs démarches administratives. Tous types de personnalités se croisent, ce qui est d’autant plus intéressant, comme nous le confie Giorgii :

« Ici, on rencontre des personnes très différentes, avec chacune leur histoire. Elles ne parlent pas toutes la même langue. Il faut avoir la volonté de voir au-delà des apparences pour déceler ce qu’il y a derrière ces personnes : qui elles sont véritablement, quelles sont leurs opinions, leur culture, leur éducation. »

Faire l’effort de regarder sans préjugés est un enseignement crucial selon lui, parce qu’il permet de tendre la main aux personnes dans le besoin sans souci de leur apparence. Une ambiance familiale se dégage de ces petits-déjeuners conviviaux. Dans la chaleur de la salle, une petite fille slalome entre les tables, perchée sur son cheval à roulettes. Un grand sourire illumine son visage : jouer estompe les problèmes. Sa bonne humeur est contagieuse. Au fur et à mesure de ses allers-retours, les fronts se dérident et les bras s’ouvrent. Giorgii pousse doucement le cheval et sa cavalière dans l’allée, un sourire paisible aux lèvres. Sa famille est restée en Géorgie. Il est dans l’attente de leurs nouvelles.

« Tout prend du temps, mais il faut garder espoir. », résume-t-il, le regard tourné vers la fenêtre.

Pour lui, il faut se concentrer sur l’avenir.  Il espère bientôt pouvoir se familiariser à la vie en France :

« Dans les prochains mois, j’aimerais apprendre le français et m’impliquer davantage dans des projets, trouver un emploi où je serai utile pour la ville et ses habitants […] Chaque ville, chaque pays a un rythme de vie et il faut savoir le saisir pour comprendre les attitudes, les points de vue et les intérêts des populations locales : en somme, pour comprendre leur culture. »


S’intégrer dans la vie locale, Giorgii le fait déjà : l’homme originaire de Tbilissi s’emploie tous les matins à aider les bénévoles, en faisant le ménage ou en orientant les personnes. Il sert également d’interprète pour les procédures administratives. En effet, beaucoup de personnes accueillies par l’équipe sont géorgiennes. L’action solidaire est fondamentale pour lui, tant sur le plan personnel que collectif :

« Le sentiment d’être utile aux autres atténue, du moins temporairement, les problèmes que l’on peut rencontrer d’un point de vue personnel. Plus généralement, il faut que davantage de personnes s’engagent auprès des personnes vivant des pauvretés et des exclusions. » 

Giorgii figure parmi les 3 500 personnes accompagnées chaque année et figure parmi les 630 bénévoles de la délégation Marne-Ardennes. Le Secours Catholique compte à ce jour 31 lieux d’accueil sur ce territoire.