Haltes spirituelles : un temps de pause dans l’espoir et la foi
Ce jeudi 12 juin et lundi 23 juin ont eu lieu les Haltes Spirituelles à Rethel et Epernay, réunissant les bénévoles et les personnes accueillies du Secours Catholique Marne-Ardennes. Ces journées, portées sur le thème de « l’Espérance, un élan pour la vie », ont permis aux personnes présentes de s’offrir un temps de pause dans la joie et la spiritualité. Retour sur ces journées riches en partage !
Créer du partage autour de photos
Sur la table, environ quarante photos sont présentées, chacune illustrant un thème différent : la paix, la prière, l'union, la nature ou encore la liberté. Chaque participant est invité à en choisir une ou deux. Ces images doivent, bien sûr, résonner en eux, évoquer un souvenir heureux ou leur permettre de s'y identifier tout simplement.
Une fois les photos sélectionnées, chacun rejoint son groupe, ou sa fraternité dans le langage du Secours Catholique, afin d’expliquer leur choix. Des paroles résonnent autour de l’espérance :
« Il faut avoir la Foi, nous cheminons en espérant que tout va aller bien. »
« Tant que je suis en vie et en bonne santé, j’ai de l’espoir. »
« Il faut s’encourager les uns les autres, marcher ensemble, main dans la main. Dans notre vie, cela peut être un désert, nous ne voyons pas clair, mais ensemble on sait où on va. Pour avoir de l’espérance, il faut être avec d’autres. »
« La prière est un moyen de prendre conscience de notre espérance, c’est un moyen d’avancer dans la vie. »
« Sans l’espérance, l’Homme n’avance pas. »
« Toute relation sous le regard de Dieu est une relation de fraternité : la confiance réciproque, accueillir l’autre et se sentir aimé. »
Se rassembler autour de paroles d’Évangile
C’est tout le groupe réuni qui a échangé autour de phrases de l’Évangile. Chacun y a donné son explication, son interprétation en fonction de son vécu, afin de faire vivre ces phrases qui résonnent en eux. À ce propos, Jean-Claude à Rethel annonce fièrement qu’il a fait sa confirmation le dimanche d’avant cette journée. Il en est fier, et pour lui, tout a résonné à l’intérieur de lui : « je l’ai ressenti », a-t-il dit.
C’est dans la Foi, la bienveillance, et dans le non-jugement que chacun avance, pas à pas, sur l’explication du passage de l’Evangile.
A Epernay, Pascal, de Châlons-en-Champagne, raconte son histoire au groupe :
« Je voulais me rendre au Lac du Der, mais en chemin, j’ai fait demi-tour pour finalement aller dans une église. En entrant, une personne jouait de l’orgue et je me suis mis à pleurer en sanglot, sans réellement savoir pourquoi. Après avoir repris mes esprits, je me suis dirigé vers la vierge Marie et j’ai lu une prière à haute voix. La personne qui jouait de l’orgue s’est arrêté, m’a écouté, et m’a dit n’avoir jamais entendu quelqu’un dire une prière à voix haute dans cette église ».
Ou encore Nathalie, bénévole de l’équipe d’Epernay :
« Je dis souvent à mes amis migrants qui n’ont plus d’espérance que je suis là pour eux et que je porte l’espoir avec eux ».
Guy, personne accompagnée à Sainte-Menehould, nous partage les bonnes nouvelles qu’il a reçu :
« En fin d’année 2024, ma fille m’a demandé avec qui je partagerais mon repas. Je lui ai répondu que j’étais seul. Le dimanche suivant son appel, je me rend à l’église comme à mon habitude et à la fin de la messe, le curé demande si quelqu’un souhaite se joindre à lui pour le repas. J’ai accepté, nous avons mangé ensemble, j’ai pris des photos à table et je les ai envoyées à mon enfant. Elle était contente et m’a dit que la joie se lisait sur mon visage ».
« J’étais dans une période où je n’allais pas trop bien. Le curé m’appelle pour me demander si je souhaitais aller à Lourdes pour aider les personnes malades à la Cité Saint-Pierre. J’avais besoin d’y aller et ce moment était très bien tombé pour moi ».
Des ateliers pour renforcer les liens
Après le repas, toujours dans la convivialité et la bonne humeur, des ateliers sont proposés aux participants : créatif autour du papier, littéraire autour de l’écriture d’un chant ou manuel sur le travail de la terre.
• Autour du papier
Chacun dispose d’un chemin sous forme de carte, des magazines sont étalés sur les tables, de plusieurs sortes, de plusieurs thématiques et de plusieurs époques ! L’objectif ? Découper des morceaux de phrases, des titres, des photos… et les coller sur son chemin. Créer quelque chose qui nous représente, unique, propre à soi-même : voilà le but de cet atelier !
• Écriture d’un chant
A Rethel, dehors, sous un soleil d’aplomb, les premières notes résonnent sur l’air de « Santiano » de Hugues Aufray. Les mots « espérons », « entrer en action », « cap »… sont mis en avant. Chacun s’active pour écrire les plus belles paroles car cette chanson sera chantée au moment de la célébration, accompagnée par Frantz à la guitare.
A Epernay, c’est dans un autre registre que l’écriture de cette chanson s’est déroulée. Le groupe a décidé de partir sur un slam et un air de guitare improvisé. Les mots « possibilités », « étincelles », « horizons », « ensemble », « confiance »… sont ressortis.
• Autour de la terre
Cet atelier a eu lieu à Épernay et a permis au groupe de travailler avec l'argile pour concevoir un panneau végétal. Les participants ont utilisé des éléments tels que des fleurs séchées, des emporte-pièces en forme de fleurs, de cœurs et de champignons, ainsi que des noyaux de cerise et des feuilles. Les petites mains se sont activées pour réaliser de magnifiques créations :
• Brindilles et feuilles mortes pour instaurer une ambiance désertique ;
• Cailloux et argile pour créer un chemin et des empreintes ;
• Argile, noyaux de cerises et fleurs pour composer une montagne ;
• Feuilles, branches mortes, fleurs séchées et pétales pour façonner des arbres et des es-paces végétaux.
Un véritable esprit d'équipe s'est installé, avec une explication enrichissante autour de ce tableau : partir d'un désert vide, sec et triste, pour parcourir le chemin menant vers une végétation colorée, apportant réconfort et joie.
Un bouquet d’espoir pour terminer : la célébration
Pour conclure ces journées, une célébration est animée autour de bougies et de la croix de Jésus. Chants, prières, retour sur la journée… ce temps résume très bien ce que nous avons vécu sur la journée. Il est venu le moment aux personnes ayant participé à l’atelier d’écriture d’un chant d’utiliser leurs plus belles voix pour faire trembler les murs de la salle Mazarin à Rethel et du sous-sol de l’église Saint-Vincent à Epernay ! Et c’est une réussite, bravo !
Ensuite, chaque participant de l’atelier papier explique son chemin à l’ensemble des participants. Ils sont tous différents et portent sur différents thèmes : l’intergénérationnel, l’accompagnement, la prière, la famille, l’amour… Tous porteurs d’un message d’espérance ! Bravo à tous !
Enfin, à Epernay, les participants de l’atelier végétal présentent leur tableau et l’histoire créée autour de ce tableau : cheminer ensemble du désert jusqu’en haut de la montagne, en survolant les difficultés et les embûches.
Une bougie est remise à chacun des participants et la célébration se termine avec le « Notre Père », main levée au ciel, un geste symbolique fort pour clôturer cette journée spirituelle et appréciée de tous.
René, bénévole de l’équipe d’animation spirituelle, utilise des mots forts :
« Le mot qui m’est venu à l’esprit pendant cette journée est "famille". Tout le monde n’a pas besoin de se regarder, nous avons vécu une fraternité assumée. »
D’autres à Epernay, ressentent le besoin de remercier le Secours Catholique, comme Viviane, personne accueillie à Sainte-Menehould :
« Je voulais dire merci au Secours Catholique, cela fait 1 an que je suis là et il m’a accueilli, m’a donné de l’amour et m’a soutenu. J’ai perdu mon bébé il y a 2 mois et il était encore présent pour moi. Que Dieu vous bénisse, bénévoles du Secours Catholique ».
Ou encore Guy : « Je suis un nouvel homme depuis que j’ai intégré le Secours Catholique. Il me donne de la force et me fait vivre. C’est une vraie thérapie pour moi de me confier aux bénévoles ».
Monique, bénévole de l’équipe d’Animation spirituelle, conclut la journée à Epernay par ces paroles : « nous avons partagé avec des personnes que nous ne connaissons pas mais on sent qu’il y a une force d’amour et d’unité ».
